23 JUIN 2009
ne vous mettez donc pas ainsi en colère cher esprit
pourtant si brillant de nuances et d'éther
vous cherchez or ce que vous cherchez
n'a pas la forme d'un monolithe
celui par lequel vous pensez
en me regardant
alors que je cause fenêtres ouvertes
ailleurs comme une femme
cible de vent
*
je me teindrai en coiffeuse
j'aurai des grossesses silencieuses
le dimanche en famille, et des robes
pas trop longues pas trop courtes
des pulls bleus pour ne pas choquer
assise j'écouterai on m'aimera
parce je n'aurai pas fait exprès
je boirai du café pour comprendre les gens
quand ils se plaignent du quotidien et de la machine
les femmes sont plus belles avec un défaut
une certaine asymétrie on n'aime pas les icônes
les grandes lignes violentes bien dessinées à côté de la track
de chemin de fer en cavale brunes et tragiques
noires et rouges héroïnes en talons
aiguilles sur les rails espagnols
mieux vaut les laisser seules
sur les écrans le papier
glacé dans les poèmes
or si je me tassais au centre et la suivais cette track
normale, sans trop de visage
pleine de bons sentiments rassurants et corrects
comme le mariage et la télé
au lent plafond de notre blanche maison
quand viendra la nuit
me parleras-tu de Derrida
ta main fermement close sur moi
pour que peut-être je rêve
à des murs qui tombent
*
à Barcelone nos ébats
violents comme l'absence
tu ne disais rien
et très fort, en catalan
j'ouvrais la fenêtre
inutile parmi les mouches
22 JUIN 2009
Comme me manque
Barcelone notre dialogue
où nous ne nous sommes
jamais retrouvés
ensemble du moins rappelez-vous
Barcelone était comme eau
manquante ici
quel ennui la terre
fend par endroit notre dialogue
manque à toute chose
vivante encore je vous
c'est difficile je ne
pas plus que vous mais
enfin quelle est l'équation vous êtes
au cœur de toute somme
quelle qu'en soit la portée ;
un jour peut-être
nous aurons pour salon
des rues de Barcelone
la beauté
et nos mains comme seul
passage du temps
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