mariemiles

Jul 12, 2017

Oceanview, San Francisco

Updated: Jun 29, 2019

Il n’y a rien à dire sur ce paysage, ces jours, ces gens, cette ville. Les rues désertes d’Oceanview sont balayées par le vent froid du Pacifique, et son odeur de poisson n’évoque rien. Elle ne donne pas cette impression de liberté, de grands espaces et de départs que le parfum de la mer parfois évoque.

Le brouillard, masse opaque semblant engloutir le paysage, manque de substance, de forme, de couleur quand on se tient en son coeur. S'il rend la ville vague et imprécise, c'est qu'il l'est lui aussi; il n'a pas cette profondeur et cette densité qu'on lui croirait. C’est plutôt l’isolement, le lointain, l’inachevé qui forment cet ici, qui peinent à donner à voir.

Des centaines de voitures closes vont et vont sans que jamais personne n’en sorte, et personne ne va vers la mer, personne ne sent cette odeur d’algue et de sel; elle ne sert à rien. Je me tiens là debout, petite, à l’intersection de deux autoroutes, à attendre le passage pour la seule piétonne que je suis. On me croirait perdue et je le suis, car je n’ai rien à dire. Rien à dire à propos de ces jours, à propos de ces gens, à propos de cette ville. Ils passent, je passe.