mariemiles

Jan 8, 2021

La fin d'un amour

23 JUIN 2009
 

 
ne vous mettez donc pas ainsi en colère cher esprit
 
pourtant si brillant de nuances et d'éther
 
vous cherchez or ce que vous cherchez
 
n'a pas la forme d'un monolithe
 
celui par lequel vous pensez
 
en me regardant
 
alors que je cause fenêtres ouvertes
 
ailleurs comme une femme
 
cible de vent
 

 

 
*
 

 
je me teindrai en coiffeuse
 
j'aurai des grossesses silencieuses
 
le dimanche en famille, et des robes
 
pas trop longues pas trop courtes
 
des pulls bleus pour ne pas choquer
 
assise j'écouterai on m'aimera
 
parce je n'aurai pas fait exprès
 
je boirai du café pour comprendre les gens
 
quand ils se plaignent du quotidien et de la machine
 
les femmes sont plus belles avec un défaut
 
une certaine asymétrie on n'aime pas les icônes
 
les grandes lignes violentes bien dessinées à côté de la track
 
de chemin de fer en cavale brunes et tragiques
 
noires et rouges héroïnes en talons
 
aiguilles sur les rails espagnols
 
mieux vaut les laisser seules
 
sur les écrans le papier
 
glacé dans les poèmes
 

 
or si je me tassais au centre et la suivais cette track
 
normale, sans trop de visage
 
pleine de bons sentiments rassurants et corrects
 
comme le mariage et la télé
 
au lent plafond de notre blanche maison
 
quand viendra la nuit
 
me parleras-tu de Derrida
 
ta main fermement close sur moi
 
pour que peut-être je rêve
 
à des murs qui tombent
 

 
*
 

 
à Barcelone nos ébats
 
violents comme l'absence
 
tu ne disais rien
 
et très fort, en catalan
 
j'ouvrais la fenêtre
 
inutile parmi les mouches
 

 

 

22 JUIN 2009
 

 
Comme me manque
 
Barcelone notre dialogue
 
où nous ne nous sommes
 
jamais retrouvés
 
ensemble du moins rappelez-vous
 
Barcelone était comme eau
 
manquante ici
 
quel ennui la terre
 
fend par endroit notre dialogue
 
manque à toute chose
 
vivante encore je vous
 
c'est difficile je ne
 
pas plus que vous mais
 
enfin quelle est l'équation vous êtes
 
au cœur de toute somme
 
quelle qu'en soit la portée ;
 
un jour peut-être
 
nous aurons pour salon
 
des rues de Barcelone
 
la beauté
 
et nos mains comme seul
 
passage du temps